Les Autochtones du Canada

01B.pngUne femme Nakoaktok peint un chapeau. Elle porte, pour se protéger de la pluie, une cape courte et lisse faite d’écorce de cèdre. La coquille d’haliotide qu’elle porte au nez et ses bracelets en or indiquent qu’elle vient d’un milieu aisé.Vers 1914.

01A.pngSampson et Leah Beaver avec leur fille, Frances Louise, aux plaines de Kootenay, en Alberta, en 1907.

01D.pngUne mère de la Première Nation Stoney Nakoda (Mme Abraham Silas) et sa fille, aux plaines de Kootenay, en Alberta, en 1907.

01C.pngDes canoës de style Chinook, à la réserve des Sonhgishs, à Victoria, en Colombie-Britannique, en 1869. Le photographe a noté que les propriétaires de ces canoës assistaient à un grand potlatch, une cérémonie traditionnelle de dons. Les Potlatchs — dont l’esprit de gratuité allait à l’encontre des pratiques économiques euro-canadiennes et du concept de propriété privée — ont été bannis par le gouvernement canadien en 1885.

02A.pngDes hommes de la nation Stó:lo des Salishs de la côte, devant leurs caches à saumon, près du fleuve Fraser à Yale, en Colombie-Britannique, vers 1867-1868. On peut apercevoir des filets accrochés à de longs bâtons, qu’ils utilisaient dans les rapides du Fraser, et de longs harpons. Les Premières Nations avaient construit des barrages sophistiqués qui leur permettaient de pêcher assez de poisson pour répondre à leurs besoins et pour avoir un produit commercialisable. Les responsables du gouvernement, alarmés par l’efficacité des barrages et convaincus que ces pratiques épuiseraient les stocks ont ordonné le démantèlement de plusieurs de ces barrages. En fait, c’était plutôt la surpêche faite par les entreprises commerciales qui n’était pas viable.

03A.pngQuatre femmes mi’kmaq assises près de leurs canoës, devant leurs wigwams. Près de Sydney, en Nouvelle-Écosse, vers 1890.

04A.pngDes os de bisons prêts à être chargés dans le wagon de marchandises du Canadien Pacifique à Moose Jaw, en Saskatchewan. Vers 1887-1889.

Pendant des millénaires, les bisons ont fourni aux Premières Nations non seulement la viande, mais ont aussi les peaux essentielles pour survivre aux hivers froids. La population des bisons des prairies avait déjà atteint de 30 à 200 millions d’individus. Néanmoins, les peuples des Premières Nations étaient frugaux même au cœur de l’abondance et ne tuaient que les animaux dont ils avaient besoin. Ils se servaient aussi de toutes les parties de l’animal, des cornes aux poils de la queue. L’arrivée du chemin de fer dans l’Ouest américain a facilité la chasse abusive par les trappeurs, les colons et les touristes sportifs. Dans les années 1870, les trappeurs américains envoyaient annuellement des centaines de milliers de peaux de bisons vers l’est; pendant l’hiver de 1872-1873, plus de 1,5 million peaux ont été entassées dans des trains. Aussi, certains généraux de l’armée américaine ordonnaient aux soldats de chasser les bisons pour priver les Amérindiens de toute source de nourriture.

04B.pngUn dépotoir de bisons à Carbon Works, à Détroit au Michigan.

En 1880, il ne restait que quelques milliers de bisons aux États-Unis et au Canada. La famine, causée par la destruction des réserves de bisons, a forcé plusieurs dirigeants autochtones canadiens à signer des traités défavorables avec le gouvernement canadien; ils devaient obtenir des vivres pour leurs communautés affamées.

05B.pngLouis Riel, homme politique métis, lors de la Rébellion du Nord-Ouest. Vers 1875.

05A.pngGabriel Dumont, chef métis et commandant militaire, lors de la Rébellion du Nord-Ouest. Vers 1880.

05C.pngPlusieurs chefs cris, dont Piapot, deuxième à partir de la gauche et entouré d’une couverture, considéraient la Rébellion comme futile.

05G.pngLe début de la bataille de Batoche, en Saskatchewan.

05D.png Des rebelles métis tués pendant la bataille de Batoche.

05E.pngMiserable Man capitule à Battleford en Saskatchewan. Riel a refusé de laisser Dumont détruire les chemins de fer, ce qui a donné un avantage aux troupes du gouvernement. Trois jours plus tard, les Métis, retranchés à Batoche, ont manqué de munitions. Les Métis avaient gagné toutes les batailles sauf celle de Batoche, qui a été déterminante. Dumont a fui aux États-Unis, où il a obtenu l’asile politique. Riel a été déclaré coupable de trahison et a été pendu le 16 novembre. Miserable man et sept autres membres des Premières nations ont été pendus le 17 novembre, ce qui constitue une des plus grandes exécutions de masse de l’histoire du Canada.

05F.png Mistahi Maskwa (Big Bear), un chef des Cris des plaines ayant participé, mais de loin, à la Rébellion; on le voit sur la photo après la Rébellion, les chaînes aux pieds. Il a été relâché un an et demi après son incarcération et est décédé quelques mois plus tard.

06A.pngUn groupe de réfugiées métis, pendant la Rébellion du Nord-Ouest.

07A.pngDes Autochtones attendent des vivres, à la compagnie Revillon Frères, à la Grande rivière de la Baleine, au Québec, en 1921. Les peuples autochtones partout au Canada ont subi d’énormes pertes de terres et de nombreuses ingérences du gouvernement dans les droits de chasse et de pêche. Aussi, le système des pensionnats a empêché les enfants autochtones d’acquérir les connaissances et les habiletés traditionnelles nécessaires pour prospérer sur leurs terres. De ce fait, plusieurs peuples des Premières Nations du Canada sont devenus dépendants, à des degrés divers, du gouvernement pour leur survie.

08A.pngUn groupe de religieuses avec des élèves autochtones. Québec. Vers 1890. Le système des pensionnats a arraché les enfants autochtones, qui n’étaient parfois âgés que de 4 ou 5 ans, à leurs communautés. Ce système a dépossédé les enfants de leurs liens familiaux et de leur savoir traditionnel. Plusieurs confessions chrétiennes, de concerts avec le gouvernement, ont imposé la culture, les langues et les pratiques religieuses des Euro-Canadiens aux enfants. Le traumatisme des enfants, séparés de leurs familles et de leurs communautés, a été aggravé par les sévices psychologiques, physiques et sexuels infligés par de nombreux enseignants et directeurs d’école. Les enfants qui parlaient une langue autochtone étaient battus.

09A.pngUn camp de familles autochtones, sur le terrain d’un pensionnat dirigé par l’Église presbytérienne, à Birtle au Manitoba, en 1904. On ignore s’ils se trouvaient là pour visiter leurs enfants, pour les confier à l’école ou pour les ramener à la maison à la fin de l’année scolaire.

09B.pngQuewich, un père autochtone et ses trois enfants qui fréquentaient l’école industrielle de Qu’Appelle en Saskatchewan, vers 1900.

09E.pngLe moment de la prière, au dortoir des jeunes filles, au pensionnat Cecilia Jeffrey, à Shoal Lake près de Kenora en Ontario. Vers 1950-1953.

09D.pngM. et Mme Joe Paul, leur fille et leurs petits-enfants campant pour une nuit près du pensionnat Cecilia Jeffrey, à Shoal Lake, près de Kenora, en Ontario vers 1950.

09C.pngLe 1er janvier 1937, quatre jeunes garçons de la Première Nation Nadleh Whut'en — Andrew Paul (8 ans), John Michel Jack (7 ans), Justa Maurice (8 ans) et Alan Willie (9 ans) — avaient le mal du pays et se sont enfuis du pensionnat de Lejac. Les responsables du pensionnat ont attendu plus de 24 heures avant d’alerter les autorités. Les quatre garçons, qui portaient toujours leurs vêtements d’été, ont été retrouvés morts de froid sur le lac Fraser. (On leur a mis leurs vêtements d’hiver pour la photo.)

10A1.pngL’enfant cri Thomas Moore, avant son admission à l’école industrielle de Régina (vers 1891). La présence d’un fusil dans la main de Thomas — fait inhabituel pour un enfant autochtone — visait peut-être à présenter Thomas et les autres jeunes autochtones comme des menaces potentielles pour la société.

10A2.pngThomas Moore après son admission à l’école industrielle de Régina (vers 1895-1896). On a coupé les tresses de Thomas, bien que pour plusieurs peuples des Premières Nations, elles symbolisent l’union entre le corps, l’âme et l’esprit et que les cheveux longs soient sacrés. On a remplacé ses vêtements autochtones traditionnels par des vêtements et des chaussures euro-canadiens. Les photos, incluses dans un rapport du gouvernement, ont probablement été prises pour montrer les effets « civilisateurs » des pensionnats et la nécessité de les financer.

11A.pngLa dépossession culturelle : La Police à cheval du Nord-Ouest interrompt une cérémonie de danse autochtone à Rivière Qui Barre, en Alberta, en 1900. En 1884, le gouvernement a banni les danses des Premières Nations qui étaient associées à des rituels et à des cérémonies religieuses, de même que les potlatchs (cérémonies élaborées traditionnelles de dons). La danse était au cœur de la spiritualité et des relations sociales de plusieurs peuples autochtones. L’interdiction des potlatchs et de ces danses n’a été levée qu’en 1951.

12A_(1)-1.pngLa pollution et la coupe à blanc : Le cas de Grassy Narrows : Entre 1962 et 1970, Dryden Chemicals Inc., une usine de papier, a déversé 20 000 livres de mercure dans la rivière Wabigoon, avec l’autorisation de la province de l’Ontario. Selon une étude récente, 79 % des membres de la Première Nation de Grassy Narrows testés en 2002 et en 2004 avaient, ou pourraient avoir eu, la maladie de Minamata — une maladie neurologique chronique causée par l’exposition au méthylmercure. La Minamata cause des tremblements, un rétrécissement concentrique du champ visuel, des troubles de l’ouïe et de la parole, une perte de coordination musculaire et une perte de sensibilité dans les extrémités. Ci-dessus, une protestation organisée en 2010 par les membres de la Première Nation de Grassy Narrows à Toronto. Ceux-ci appellent actuellement d’une décision prise par le gouvernement de l’Ontario qui approuve la coupe à blanc sur leur territoire traditionnel.

13B-1.pngDes Innus protestent (vers 1984-1990) contre les projets du gouvernement de permettre à l’OTAN d’effectuer annuellement jusqu’à 40 000 vols d’entraînement à basse altitude au-dessus de leur territoire, [ntesinan], au Labrador. Le bruit assourdissant et le vrombissement des appareils terrifiaient les hommes et perturbaient les poissons et la faune. Les Innus ont remporté cette bataille.

13D-1.pngLa sûreté du Québec arrête un protestant mi’kmaq durant une des deux descentes de police controversées de juin 1981. Ces descentes visaient à empêcher les Mi’kmaq de Listuguj d’exercer leurs droits de pêche.

13E-1.pngÀ l’été 1990, le plan de la ville québécoise d’Oka d’agrandir un terrain de golf et de construire des condos luxueux sur le territoire de la communauté mohawk de Kanesatake a déclenché une crise qui a duré 78 jours. Le premier ministre québécois, Robert Bourassa, a demandé à l’armée d’intervenir et 2 500 soldats ont répondu à l’appel. Ci-dessus, le soldat canadien Patrick Cloutier et le militant ojibway Brad Larocque, lors d’un affrontement, le 1er septembre 1990.

13A-1.pngDes protestants haïda, dont le dirigeant Haida Guujaaw (à droite), bloquent la route à Lyell Island, le 31 octobre 1985, pour empêcher la coupe à blanc.

13C-1.pngTL’affrontement au lac Gustafsen, en Colombie-Britannique en 1995, qui a soulevé la controverse parmi les peuples des Premières Nations. Quatorze Autochtones ont été emprisonnés. L’opération aurait coûté 5 milliards de dollars au gouvernement.

14A-1.pngLes projets de sables bitumineux de l’Alberta menacent les droits de chasse et de pêche et la santé des gens de la Première Nation des Chipewyans d'Athabasca (PNCA); les bassins de résidus toxiques de cette région constitueraient le plus grand site toxique au monde.

14B-1.pngDes enfants de la PNCA participent à la marche de guérison en juillet 2013.

14E-1.pngAmanda Polchies, de la Première Nation d’Elsipogtog, prie pour la paix et pour son peuple pendant la descente de la GRC pour lever le blocus de la communauté mi’kmaq contre la fracturation. Le 17 octobre 2013 à Rexton au Nouveau-Brunswick.

14D_-1.pngLa GRC arrose au jet les manifestants; elle en asperge des dizaines de gaz poivré et en arrête 40, dont le chef Aaron Sock, au cours de la descente du 17 octobre pour lever le blocus d’Elsipogtog.

14C-1.pngLe chef de la PNCA, Allan Adam, pendant la marche de protestation.

14F-1.pngDes manifestants à l’extérieur de l’assemblée générale annuelle de RBC soutiennent le chef des Premières Nations en demandant à RBC de ne pas financer les projets d’exploitation pétrolière sans le consentement préalable libre et éclairé des Premières Nations. En 2010.

14G-1.pngDes dirigeants et des enfants wet’suwet’en, tahltan et gitxsan protestent contre les projets de Shell d’exploiter le pétrole des cours supérieurs de trois rivières à saumon : la Nass, la Skeena et la Stikine. À Smithers, en Colombie-Britannique, en août 2007. La C.-B. a par la suite définitivement banni toute future exploitation pétrolière et gazière dans ces cours.

Be the first to comment

Please check your e-mail for a link to activate your account.