Les Palestiniens

01A_(1)-1.pngUne photographie d’une mère et de son fils, vêtus de leurs habits traditionnels, prise vers 1920 par le photographe palestinien Khalil Raad. Comme peu de femmes en ville portaient des vêtements traditionnels, il est probable que le modèle de Raad ait enfilé cette robe spécialement pour l’occasion. Raad est reconnu pour ses photographies de sujets souriants et détendus, ce qui est plutôt inhabituel pour cette époque : si ses sujets apparaissaient ainsi, c’est probablement parce que Raad en connaissait personnellement plusieurs. Ses photos tranchent nettement avec celles prises par des photographes étrangers de l’époque, qui présentaient fréquemment la Palestine sous un jour biblique ou orientaliste.

02A_(1)-1.pngLa ville côtière de Jaffa (photo prise entre 1898 et 1914) existe depuis au moins 3 500 ans. Un des principaux centres du commerce palestinien avant le partage de la Palestine, Jaffa comptait une population de 70 000 personnes en 1948 et son économie se fondait sur l’exportation des oranges, des produits de sésame, du savon et d’autres matières premières.

02B-1.pngDes travailleurs coupent des blocs de savon dans une usine à Naplouse, entourés de tours de pains de savon qui sèchent.

02C-1.pngDes Palestiniennes peignent de la poterie selon des traditions séculaires et des particularités régionales.

02D-1.pngSoufflage du verre à Hébron en 1945, une tradition qui remonte aux Phéniciens, 100 ans av. J.-C.

03A_(1)-1.pngL’agriculture palestinienne a toujours été extrêmement riche et diversifiée. En haut à gauche : L’orange de Jaffa est une variété créée au 19e siècle par les cultivateurs palestiniens. Pendant de nombreuses décennies, avant le partage de la Palestine, l’orange de Jaffa était le principal produit d’exportation de la Palestine.

03B-1.pngUne famille récolte des olives vers les années 1920. À cette époque, les Palestiniens possédaient et cultivaient 99 % des oliveraies.

03C-1.pngUn fermier palestinien et ses vignes, vers 1920. Pendant cette période, les Palestiniens possédaient et cultivaient 86 % des terres à vignes.

03D-1.pngLa richesse de l’agriculture palestinienne est évidente dans cette photo d’un marché palestinien de légumes, prise dans les années 1930.

04D-1.pngLes camps de détention comme celui photographié en haut à droite ont été établis par le gouvernement britannique en Palestine comme mesure punitive à la suite de la révolte de 1936-1939, au cours de laquelle les Palestiniens se sont rebellés contre l’autocratie britannique et contre l’immigration massive de Juifs en Palestine. La révolte a éclaté lorsque les Britanniques ont proposé de diviser la Palestine en deux états, un pour les Arabes et l’autre pour les Juifs. Plusieurs milliers de Palestiniens ont été tués lors de cette révolte et plusieurs autres milliers ont été emprisonnés. Le premier homme à partir de la droite est Hanna Asfour, avocat grec-catholique et conseiller juridique à l’Organisation arabe du travail à Haïfa. Les détenus urbains portaient des habits traditionnels par défi.

04A_(1)-1.pngUne assemblée de dirigeants palestiniens à Jérusalem, avant l’envoi d’une délégation de cinq personnes – assises au premier rang – pour négocier avec l’Angleterre.

04B_(1)-1.pngUne délégation de Palestiniennes revient d’une conférence sur la question palestinienne qui s’est déroulée au Caire en 1938.

04C-1.pngDes membres palestiniens de l’Arab Women’s Union (AWU), un des nombreux groupes de femmes en Palestine qui appuient la lutte nationaliste contre les Britanniques.

05A_(1)-1.pngDes hommes d’Abu Ghosh, un village situé à l’ouest de Jérusalem, tiennent une réunion en vue de déclarer leur allégeance au Haut Comité arabe, un conseil politique de dirigeants palestiniens locaux créé le 25 avril 1936. Le Haut Comité arabe était formé des représentants de tous les principaux partis politiques et groupes religieux. Ces hommes prêtaient allégeance non seulement au Comité, mais aussi à la cause plus vaste de l’indépendance palestinienne et de la résistance contre les Britanniques.

 06A_(1)-1.png Dans les années 1930, l’intensification de l’immigration juive provenant d’Europe de même que l’achat par des Juifs de grandes terres appartenant à des propriétaires absents, la création de milices juives et la création d’institutions juives indépendantes suscitent de vives inquiétudes chez les Palestiniens. En octobre 1933, les soldats britanniques brisent une manifestation, à la Nouvelle Porte à Jérusalem.

06B-1.pngDes soldats britanniques fouillent les Palestiniens à la recherche d’armes, près de la porte de Damas à Jérusalem. Par leurs mesures répressives, les Britanniques tentaient de mettre fin à la résistance palestinienne contre le mandat britannique; la possession d’une arme à feu était passible de la peine de mort.

06C-1.pngUn Palestinien est fouillé par des policiers pour vérifier qu’il ne possède pas d’arme, près de la porte de Jaffa, à Jérusalem.

06D-1.pngDes soldats britanniques attaquent des manifestants à la matraque à Jaffa, en octobre 1933.

 07A_(1)-1.pngLes habitants palestiniens de Jaffa ont fui par la mer Méditerranée en avril et en mai 1948, emportant avec eux tout ce qu’ils pouvaient. Selon le Plan de partage de 1947 de l’ONU, la ville de Jaffa devait faire partie du futur état arabe (c.-à-d. palestinien). Malgré ce plan, les milices juives ont attaqué la ville de la mi-avril à mai 1948. Après trois semaines de siège et d’attaques, les soldats juifs se sont finalement emparés de la ville le 13 mai.

07B-1.png Avec toutes les routes bloquées, des milliers de Palestiniens ont été forcés de fuir par la mer – la plupart sur des bateaux de pêche – pour s’exiler à Gaza, en Égypte et au Liban. Le 14 mai, il ne restait qu’entre 4 000 et 5 000 Palestiniens dans la ville qui en avait déjà compté plus de 70 000.

08B-1.pngLe Plan de partage de la Palestine de l’ONU et le conflit subséquent ont eu des répercussions catastrophiques sur les Palestiniens. En haut à droite : Les Palestiniens fuient leurs maisons avec très peu de possessions croyant, à tort, qu’ils retourneraient bientôt chez eux. Les membres de cette famille font partie des plus de 700 000 Palestiniens devenus réfugiés et dont les millions de descendants le sont toujours.

08E-1.pngDes mouches tournent autour d’une fille palestinienne et de son grand-père alors qu’ils se reposent dans un camp, à la fin de 1948.

08D-1.pngDes civils d’Acre sont menés dans une prison après la chute de la ville, le 17 mai 1948. Comme Jaffa, Acre devait aussi faire partie de l’État arabe (c.-à-d. palestinien) sous le Plan de partage de l’ONU.

08C-1.pngDes réfugiées palestiniennes dorment côte à côte dans un couvent, probablement au Liban.

08A_(1)-1.pngUne famille palestinienne fuit Al-Faluja, situé à l’est de Gaza, en février 1949, parce que les forces israéliennes menacent le village en dépit de la conclusion d’un récent accord d’armistice avec l’Égypte.

09A_(1)-1.pngÀ la suite du conflit de 1948-1949, au moins 100 000 Palestiniens ont fui au Liban, 470 000 en Cisjordanie (gouvernée à l’époque par la Jordanie), environ 84 000 en Syrie et environ 120 000 à Gaza (gouvernée à l’époque par l’Égypte). En 1967, une nouvelle vague de réfugiés palestiniens a été créée lorsqu’Israël a envahi et occupé la Cisjordanie et Gaza, forçant ainsi 300 000 Palestiniens à fuir. De ces derniers, environ 180 000 étaient réfugiés pour la première fois, alors que les autres étaient des réfugiés de 1948 déracinés pour la deuxième fois. Ci-dessus, les débuts du camp Souf, établi pour les réfugiés palestiniens qui fuyaient vers la Jordanie, en 1967. Environ 5 millions de réfugiés palestiniens sont aujourd’hui enregistrés auprès de l’ONU, beaucoup d’entre eux se trouvant toujours dans des camps qui ont d’abord été établis dans les deux années suivant le conflit de 1948.

10A-1.pngLa maison d’une Palestinienne dans la ville de Beit Lahiya, dans la bande de Gaza, en août 2011. Le blocus israélien entrave la reconstruction des maisons que les forces israéliennes ont détruites lors du bombardement de 2008-2009.

10B-1.pngAoût 2006. Les Bédouins palestiniens, expulsés dans les années 1950 de leurs terres ancestrales du Néguev par l’armée israélienne, ont été relocalisés à Jahalin, près de Jérusalem-Est, en Cisjordanie, un territoire palestinien occupé (TPO). Ils pourraient toutefois devoir faire subir une nouvelle relocalisation forcée par les Israéliens.

10E-1.pngUne famille d’une communauté d’Um Al-Kheir (un TPO situé près des collines au sud d’Hébron), à sa cabane qui a été démolie deux fois par les autorités israéliennes. Avril 2011. On aperçoit à l’arrière-plan un nouveau projet domiciliaire dans la colonie israélienne illégale de Carmel. En 2013, 100 auteurs canadiens ont cosigné une lettre ouverte pour s’opposer aux relocalisations forcées des Bédouins d’Israël et des Palestiniens des collines au sud d’Hébron.

10C-1.pngUne distribution de farine dans un camp de réfugiés palestiniens au début des années 1950. Après la perte massive de territoires et les expulsions de 1948, de nombreux Palestiniens — auparavant exportateurs de nourriture — avaient besoin d’aide alimentaire.

10D-1.pngSelon l’ONU, au moins 80 % des 1,8 million d’habitants de Gaza dépendent d’une aide, et ce nombre devrait augmenter de 10 à 20 % en 2014.

11A_(1)-1.pngUne Palestinienne confronte un policier israélien pendant une manifestation le jour de la Nakba, à la porte de Damas à Jérusalem-Est, le 15 mai 2013. La Nakba (qui signifie « catastrophe » en arabe) commémore les fuites et les expulsions des Palestiniens en 1948 de ce qui est devenu l’État d’Israël cette année-là.

11B-1.pngArafat Khawaja, 22 ans, est évacué après avoir été blessé par une balle tirée par des soldats israéliens dans le village de Ni’lin en Cisjordanie, pendant une manifestation en solidarité avec le peuple de Gaza, le 28 décembre 2008. Il meurt trois jours plus tard.

11E-1.pngDes enfants palestiniens militants du village de Maasarah en Cisjordanie en altercation avec les soldats israéliens pendant une manifestation contre le mur israélien. À la fin de janvier 2014, 183 mineurs palestiniens étaient détenus pour des raisons de sécurité.

11D-1.pngDes membres de l’armée israélienne approchent des villageois d’Al-Araqib, en février 2011. Les autorités israéliennes ont démoli Al-Arakib, — un village bédouin palestinien en Israël que le gouvernement refuse arbitrairement de reconnaître — ce qui est arrivé au moins 59 fois au cours des dernières années.

11C-1.pngLa police israélienne menace et attaque des manifestants le jour de la Nakba en 2013.

11G-1.pngLe 27 décembre 2008, les autorités israéliennes ont lancé l’opération « Plomb durci », une attaque aérienne et terrestre de 22 jours qui a entraîné la mort de 1398 Palestiniens, en a blessé des milliers d’autres et a détruit les réseaux d’aqueducs et d’égouts de Gaza, des milliers de maisons et plusieurs écoles et cliniques. Les civils palestiniens et les médecins fuient pendant une frappe aérienne contre une école des Nations Unies dans laquelle 1600 civils s’étaient réfugiés. Selon Human Rights Watch, Israël a utilisé de façon indiscriminée du phosphore blanc, qui brûle la chair jusqu’aux os, pendant l’opération.

11H-1.pngLe retour des Palestiniens, le 20 janvier, à leur quartier rasé à la fin de l’attaque.

11I-1.pngL’enterrement de Lama Hamdan (5 ans), qui fait partie des 345 enfants palestiniens tués par les militaires israéliens pendant l’opération.

11F-1.pngUn homme palestinien pleure la mort d’un proche, tué par une frappe aérienne israélienne contre la ville de Gaza au premier jour de l’opération. Selon le rapport Goldstone de l’ONU, « le moment de la première attaque israélienne, à 11h30 un jour de semaine, alors que des enfants revenaient de l’école et que les rues de Gaza étaient remplies de gens qui vaquaient à leur train-train quotidien, semble avoir été soigneusement choisi pour créer la plus grande perturbation et panique générale au sein de la population civile ».

12A_(2)-1.pngDes Palestiniens, des Israéliens et des invités internationaux soulignent le 9e anniversaire des manifestations hebdomadaires contre le mur de Bil’in, en Cisjordanie, le 28 février 2014.

12B-1.pngLors de la manifestation contre le mur de Bil’in de mai 2010, des hommes palestiniens transportent une clé géante qui symbolise la perte de leurs maisons en 1948.

12D-1.pngDes Palestiniens montrent des photographies de proches emprisonnés, durant la Journée des prisonniers palestiniens à Ramallah, le 17 avril 2012. Selon le groupe israélien des droits de la personne B’Tselem, au 31 janvier 2014, 4881 Palestiniens étaient détenus dans des prisons israéliennes : des 3 095 qui purgeaient une peine, 962 étaient emprisonnés seulement parce qu’ils se trouvaient « illégalement » en Israël; 1 376 étaient détenus jusqu’à la conclusion des procédures judiciaires; 175 étaient emprisonnés sans inculpation ni condamnation et 183 étaient âgés de moins de 18 ans. Emprisonner des Palestiniens en territoire israélien viole la Quatrième Convention de Genève.

12C-1.pngDes Palestiniens manifestent contre la construction du mur (qui leur bloquera l’accès à leurs fermes) et en solidarité avec les prisonniers d’Al-Ma’sara, en Cisjordanie, le 14 septembre 2012.

12E-1.png15 000 proches de défunts assistent au cortège funèbre de trois Palestiniens assassinés par les forces israéliennes lors d’une descente effectuée avant le lever du jour dans le camp de réfugiés de Jénine, le 22 mars 2014. Cette descente a porté à 60 le nombre de Palestiniens tués par Israël depuis le début des négociations de paix à l’été 2013.

13A_(1)-1.pngChaque jour à 5h00, des centaines de Palestiniens de Bethléem et du sud de la Cisjordanie se mettent en file pour traverser le mur, passer par le point de contrôle et par les multiples procédures avant d’arriver à leurs emplois à Jérusalem. La procédure peut prendre des heures. Plutôt que de suivre la frontière entre Israël et les TPO, le mur avance profondément en territoire palestinien, annexant de fait de grandes superficies.

13B_(2)-1.pngComme illustré sur les cartes, depuis 1946, les Palestiniens ont perdu l’accès à des parties de plus en plus grandes de la Palestine historique. Le processus est toujours en cours, alors qu’Israël continue la construction de son mur, saisit des terres pour établir de nouvelles colonies israéliennes et en confisque d’autres pour construire des routes de contournement, des zones militaires et des réserves naturelles. Aujourd’hui, les Palestiniens n’ont un accès libre qu’à 12 % du territoire de la Palestine historique.

14A_(1)-1.pngBeit Lahiya, dans la bande de Gaza, le 28 août 2011. Des membres d’une famille palestinienne rompent le jeûne pendant le Ramadan, à l’extérieur de la tente dans laquelle ils vivent depuis que leur maison a été brûlée lors de l’opération lancée le 27 décembre 2008, Plomb durci, un bombardement aérien de 22 jours contre la Bande de Gaza par les militaires israéliens. Selon des données recueillies par le groupe israélien des droits de la personne, B’Tselem, l’attaque a fait 1 398 victimes palestiniennes — la plupart des non-combattants — y compris 345 enfants et 110 femmes. L’attaque a également blessé des milliers de personnes et a détruit des milliers de maisons, ainsi que le réseau d’aqueduc et d’égouts et plusieurs cliniques et écoles. Le blocus de Gaza imposé par Israël, en vigueur depuis 2007, a entravé la reconstruction.

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